Il
y a des petits bouquins que l’on relirait bien à peine achevés…
Des histoires
que l’on poursuivrait avec entrain parce qu’elle ont le goût ailé du bonheur,
parce qu’elles nous empapillonnent le cœur et nous touchent,
beaucoup, passionnément, à la folie même, par moments !
C'est ce que j'ai ressenti quand j'ai lu ce très joli livre d'Alexandre Chardin, tout juste paru aux éditions Magnard Jeunesse.
Couverture gourmande de Cati Baur
Dans
ce roman acidulé et doux, parfumé comme une fraise du jardin, odorant comme un
cèdre du Liban, Alexandre Chardin nous raconte Louise qui devient amie avec Jeanne.
(Louise qui apprivoise Jeanne ?) (Ou le contraire ?)
L’une
est une fille de onze ans, l’autre une très vieille dame… la première a des
poings de catcheuse et une volonté de fer, la seconde, une sensibilité à fleur de peau
et une allure de sorcière…
Laquelle est l’adulte, laquelle est l’enfant ?
Laquelle protège l’autre ?
"Vieille femme et enfant avec bougies"
Rubens
(La lumière de l'amitié racontée par Alexandre m'a évoqué ce tableau)
J’aime
les histoires d’amitié entre les petits et les grands, entre les jeunes et les
vieux, j’aime quand les âmes se dévoilent, quand les sentiments
s’embourgeonnent, quand l’âge n’est pas ce qui est le plus important, quand on
ne s’attache pas seulement à l’apparence des gens, mais à la lumière qui les illumine
de l’intérieur.
J’aime
quand on parle du pouvoir de la nature et de celui de la littérature, j’aime
quand l’écrivain « jeunesse » ne s’adresse pas seulement aux enfants,
mais aussi à leurs parents, leurs grands-parents, j’aime que les pages se
tournent toutes seules dans l’élan de la lecture, que l’on flotte un peu,
que les larmes perlent au coin des yeux, et qu’un sourire balaie l’émotion.
Détail "Les trois âges de la femme"
Klimt
(Ce détail du tableau aussi m'est venu à l'esprit parce que dans ce roman,
Klimt
(Ce détail du tableau aussi m'est venu à l'esprit parce que dans ce roman,
il y a des femmes et des filles, des mères et leurs enfants.)
Il
est drôle, ce roman… et émouvant. Il est profond… et léger. Il est piquant… et
sucré. Il ressemble aux fleurs qui s’épanouissent dans le jardin qu’il raconte…
un peu sauvages, fragiles, pudiques, colorées et délicates. Infiniment
touchantes.
Pivoines Red Charm
Dans
« Le goût sucré de la peur », vous trouverez, entre autres, un renard
(digne descendant de toute une génération), des zombies (à dégommer), un garçon à tignasse
de mouton, une amoureuse délicieuse, un masque de Goldorak, des pivoines red charm, une aventure, des frissons, une
boulotte qui devient belette, le chat de Robinson Crusoé, une joyeuse bande de
copains, la jolie relation d'un frère et de sa sœur, une enfant disparue, une maman louve, une pile de cahiers verts, un
chemisier à papillons, des fraises et des radis à croquer, de la poésie
(beaucoup) et de l’amour (surtout).
Dans
le jardin qui touche le mien, il y a un immense cèdre du Liban. En septembre,
les cigognes voyageuses viennent craqueter sur ses branches… Je ne le
regarderai plus de la même façon, à présent… ce bon géant.
Et, à lire, cette très jolie chronique parue sur le blog de
Et pour lire les premières pages du roman...
C'est ici !