vendredi 1 mai 2015

THÉÂTRE MASQUÉ !


Suite de ce mois de mai côté cour !


Dans une semaine, lever de rideau :

Cette année, j'ai décidé de masquer mes Graines de Talent !


Deux formes théâtrales que nous avons appris à connaître... deux genres derrière lesquels on croit pouvoir se dissimuler, mais qui, à l'opposé, révèlent l'acteur caché !

La commedia dell'arte 
Avec "La fiancée fardée", une pièce écrite sur mesure, mais en respectant les codes ! Bien sûr, la commedia dell'arte n'est pas considérée comme un genre littéraire, à l'inverse de la comédie ou de la tragédie, elle se joue habituellement sans texte rédigé à l'avance, mais à partir d'un canevas...
Pourquoi avoir écrit cette pièce, alors ? 
Pour ne pas mettre les pré ados en danger ! Ils s'appuient sur le texte, tout en créant collectivement... 
Nous avons mis l'accent sur la composition des personnages parce que c'est d'eux que dépendra le succès du spectacle. Un personnage de commedia dell'arte est avant tout un "caractère", une pantomime personnelle, la caricature d'un travers humain... d'où l'importance du masque. 
"Masqué, on ose"... c'est ce que je dis à mes jeunes comédiens. Tous ont déjà une relativement longue expérience du jeu théâtral, mais jusqu'à présent, il s'agissait pour eux de jouer la comédie, d'apprendre à se mouvoir, à placer leur voix, à exister en tant que personnage au milieu d'autres personnages... aujourd'hui, les graines d'acteur ont grandi, j'avais envie qu'ils se lancent, qu'ils "osent" !
Les répétitions les ont révélés. Derrière les masques, ils deviennent malicieux, effrontés, volontaires, tyranniques, rusés... Ils incarnent leurs rôles... les masques qui les couvrent, les découvrent ! 

Le théâtre de l'absurde
Celui de Roland Dubillard, avec quatre de ces "Diablogues"... et le mime... exprimer un texte avec le corps, le geste... le faire vivre physiquement. C'était l'enjeu cette année avec le groupe des comédiens ados. Pari gagné !
J'avais envie depuis longtemps de  mettre en scène des textes de Dubillard... j'aime profondément son théâtre, l'humour qu'il fait naître de la résonance des mots entre eux... le traitement qu'il opère sur la langue en la déconstruisant savamment. Il décortique les flagrants clichés du langage, les banalités du quotidien, les antiques poncifs de la relation sociale... Comme le Ionesco des débuts, il nous donne à entendre la comédie humaine. Grâce au mime, j'avais envie de donner à voir en parallèle. 
Non dans l'objectif d'appliquer une gestuelle convenue aux personnages, mais plutôt dans celui - comme pour la pièce de commedia dell'arte - d'habiter le texte et celui qui le dit. De donner voix et gestique au propos.

Pour l'une comme pour l'autre de ces formes théâtrales, je n'ai pas souhaité une "exagération", mais bien un lâcher-prise des complexes, du Moi en tant que tel, pour permettre un libre jeu tout en nuances... drôle, certes, mais aussi racé, inattendu, élégant et sincère. Je suis fière de mes comédiens ! Ressort de ce travail de détachement du Soi extérieur en perpétuelle représentation pour aller vers le personnage intérieur qui nous habite tous, une grande liberté d'interprétation, un courage. 
Ils se lancent comme du haut d'un plongeoir. C'est un saut maîtrisé et, en même temps, en abîme. J'admire............

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Je ne résiste pas à la tentation d'une petite resaucée de Dubillard !
(Claude Piéplu et Roland Dubillard)
Répétition tout le week-end, filage... à Samedi 9 mai pour ce théâtre masqué !